Comme un parfum de fin du monde
On ne peut rien dire de plus
On peut rien y faire
Il règne et il plane comme
Un parfum de fin du monde
Et même si on y croit pas
Même si on dit et on répète en boucle
" oh, ça fait rire, oh, c'est ridicule "
Quelque chose cloche
Quelque chose ne va pas
dans nos vies.
C’est fêlé
C’est faussé
Y a un truc de cassé.
Alors on se demande où sont les jours insouciants ( on croit encore qu'il y en a eu un jour )
Et on s'obstine à radoter : " Hé, mais quand va-t’on les retrouver ? "
– les retrouvera-t’on ? ont-ils existé ? –
Comme tout ce qui est passé
(souviens-toi)
Alors. C'était alors.
Le soleil chauffait plus gentiment
Les matinées étaient plus pures
et on avait à penser
rien d’autre qu’à être des enfants.
On s’en allait parfois
pour des vacances.
Nos parents riaient alors.
On comprenait pas tout, on s’en fichait alors.
Pour un bobo, un chagrin,
le bout du monde !
Pour un goûter, un délice !
Le tout s’est corsé bien après
Le tout est devenu sérieux – bien après.
Les tourments, les prises de tête.
Bien après aussi, la mort, la séparation, les adieux.
Et d'autres encore– les déceptions à n’en plus finir
Les matins d’été n’ont plus jamais eu cette saveur
Ni les après-midis cette odeur.
Ni ce parfum d'insouciance
Ni cette lumière d'alors.
Les couchers de soleil parfois encore savent épicer la mémoire de quelque douceur...
Et voilà qu'aujourd'hui, au tournant de la vie
vraiment on se rend compte.
Il plane sur nous
Comme un parfum de fin du monde
Comme un parfum de fin, finalement sur nos vies.
C'est pas de la fiction. C'est à pieds joints dans le réel.
Et ça fiche la trouille. Un peu quand même.
Disons que faudrait pas que ça s'éternise, ce parfum-là. Et que la fin se transforme vite en début.
Leya
mars 2020/Janv 2021
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