1908 : suffragettes et suffragistes
1908 et le droit des femmes
En 1908, quand commence le roman, Asquith est Premier Ministre. Dès 1906, le Parti Libéral a pris le pouvoir. Les femmes pensent que c'est une avancée. Malheureusement, Asquith est anti-vote des femmes !
Henry Asquith, Premier Ministre
Bref aperçu sur le droit de vote des femmes en Grande-Bretagne
En 1832, le Great Reform Act est adopté, reconnaissant formellement que les femmes ne font pas partie de l’électorat et en sont donc exclues. En 1867, une proposition visant à donner aux femmes le droit de vote sur la base de l'égalité des droits est rejetée au Parlement.
Durant les années suivantes, les campagnes et les groupes pour le droit de vote des femmes prennent de l'ampleur dans toutes les îles britanniques. En 1872, la Société nationale pour le droit de vote des femmes est créée.
En 1897 l'Union nationale des sociétés de droit de vote des femmes, souvent abrégée en NUWSS, est formée. Ce sont les suffragistes (en faveur du vote) avec la présidente Millicent Fawcett qui travaille sans relâche sur de nombreuses campagnes pour l'égalité des droits. En tant que suffragiste, Fawcett opte pour des manifestations et des tactiques pacifiques. Le combat dure... Mais ne mène pas à grand chose.
Millicent Fawcett
Que faire ?
Emmeline Pankhurst et ses filles Christabel et Sylvia se décident. Elles créent le WSPU en 1903 à Manchester. Ce sont les suffragettes.
En 1906, le siège de la WSPU se déplace à Londres. Fini, le pacifisme. Toutes les tactiques nécessaires, notamment la désobéissance civile, le vandalisme, les agressions et les grèves de la faim sont utilisées. Le mouvement se durcit. Arrestations, emprisonnements, violences faites aux femmes
Mme Emmeline Pankhurst tenait le public dans le creux de sa main. Lorsqu'un jeune l'interrompait, elle se retournait, le faisait taire et, sans faiblir dans le fil de son discours, l'utilisait comme illustration d'un argument. L'auditoire était si attentif à chaque mot que même lorsqu'un petit groupe de jeunes laissait échapper un gaz malodorant, cela ne faisait que provoquer un léger remue-ménage dans un petit coin de la salle. Au fur et à mesure que Mme Pankhurst poursuivait son discours, les interruptions se faisaient de plus en plus rares et finirent par cesser complètement. Cette réunion fut une révélation du pouvoir d'une grande oratrice
Un document permet d'entendre Sylvia Pankhurst parler de sa mère Emmeline (1953)
…
Christabel Pankhurst
Emmeline Pankhurst
Pourquoi j'en parle ?
Le personnage principal de mon histoire, Sarah Logan, est une jeune femme de son temps. De plus, elle a rencontré la famille Pankhurst à Manchester où elle a été enseignante.
De même, elle se lie d'amitié avec l'une des figures importantes de l'Union sociale et politique des femmes (WSPU) pour l'Écosse, Helen Fraser, qui s'occupe de la branche basée à Edinbourg.
Helen Fraser apparaît dans mon histoire à un moment clé. Même si j'ai pris des libertés avec la figure réelle j'ai gardé son engagement en faveur du droit des femmes, son opposition à la politique d'Asquith, ses qualités d'oratrice, de même que la prise de conscience qui la fera renoncer à l'action violente et se détourner des Pankhurst.
J'ai eu la chance d'écouter des bandes audio en libre accès sur internet où Helen Fraser, âgée (elle est décédée à 98 ans, en 1979) s'exprime très clairement sur son quotidien, sa famille, son engagement.
Helen Fraser m'a véritablement inspirée pour donner vie aux suffragettes et aux femmes de 1908, que ce soit pour affirmer leurs revendications et leurs préoccupations qui résonnent avec les nôtres.
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